Les Prix de la Ville de Châteauroux 2024

Après une sélection faite par les bibliothécaires et une lecture minutieuse des ouvrages par le nouveau jury, le Prix Guy Vanhor (fiction) a été attribué à Antoine Choplin et le Prix Eugène Hubert (documentaire) a récompensé Bruno Mascle.

Prix de la Ville de Châteauroux - Guy Vanhor 2024

La Barque de Masao

d'Antoine Choplin

Antoine Choplin Pour Masao, ouvrier-rectifieur sur l’île de Naoshima, cette journée pourrait ressembler à toutes celles qui l’ont précédée. Ce soir-là pourtant, en quittant l’usine, il découvre Harumi venue l’attendre, plus de dix ans après leur dernière entrevue. Le surgissement de sa fille est pour lui un bouleversement.

En contrepoint aux rendez-vous entre eux qui s’ensuivent et au cours desquels ils bredouillent, tant bien que mal, leurs retrouvailles, se déploie le soliloque de Masao dans lequel il se souvient de son passé, à la fois tragique et lumineux. Lui reviennent ainsi en mémoire cette histoire d’amour, superbe autant que dramatique, percutant de plein fouet sa vie d’homme simple. Mais aussi les années passées au phare d’Ogijima et auxquelles a mis fin cette nuit hallucinée. Ou encore les heures de plénitude à bord de la barque construite de ses propres mains…

Harumi est devenue architecte et c’est à ce titre qu’elle est venue travailler sur l’île voisine. Ses préoccupations d’artiste constituent, pour l’ouvrier Masao, une étrangeté.

Se pourrait-il cependant que, dans le creuset de cette relation père/fille emplie de pudeur et de simple humanité, s’élabore, par le truchement de l’art, un langage commun ? Un espace sensible et profond de partage entre eux ? Et, au-delà, un lieu de reconstruction et de dignité ?

Voilà quelques-unes des questions dont ce texte, tenu par les lumières changeantes et les brises marines, voudrait s’emparer.

Sélection du prix de la ville de Châteauroux Guy Vanhor 2024

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Prix de la Ville de Châteauroux - Eugène Hubert 2024

L’Indre, été 1944

de Bruno Mascle

Didier DuchironBruno MascleAu cours de l’été 1944, après le débarquement allié sur les plages de Normandie, près de 15 000 Berrichons rejoignent les maquis pour affronter les troupes d’occupation allemandes. La Résistance de l’Indre permettra au département d’être l’un des rares à se libérer par lui-même. Cette mobilisation, Bruno Mascle l’a contée dans les colonnes du quotidien La Nouvelle République. Ce sont ces textes, enrichis de nouvelles informations et documents inédits, qu’il propose avec ce recueil, offrant une vision panoramique de cette période, intense et tragique. Mobilisant toutes les ressources de l’histoire, à travers les archives, les travaux de chercheurs et les témoignages, il inventorie une mémoire populaire encore vivace mais qui tend, déjà, à disparaître. Au fil des pages, on redécouvre autant d’événements marquants qui témoignent de cette lutte contre la barbarie nazie et vichyste. Ainsi la figure du capitaine Jimane, officier FFI à 24 ans, de Yolande Rapoport, lycéenne et agente de liaison ; mais aussi les scènes dramatiques de la bataille d’Écueillé, du massacre de Longeville, du martyre d’Argenton ou de Sainte-Gemme, ou l’exhibition des femmes tondues pour collaboration présumée, en triste exutoire des années sombres. Ces récits disent la souffrance et l’espoir d’une population en quête de liberté, en un hommage nécessaire, face aux tentations de réécriture de l’histoire. Bruno MASCLE Après Mai 68 et la période américaine, entre 1951 et 1967, Bruno Mascle continue à remonter le temps : le voilà désormais en 1944, quand l’Indre se soulève après le débarquement du 6 juin en Normandie, avant l’embrasement des mois de juillet et d’août. Quatre-vingt ans après, alors que de gros nuages noirs obscurcissent le ciel européen, il était important de rappeler le sens et l’utilité de tels sacrifices. Bruno Mascle a tenté de le faire avec mesure et sérieux, respectueux de ses sources, et attaché à bien rendre compte de la vérité et des enjeux de l’époque. Après 36 années passées dans l’édition de l’Indre du quotidien La Nouvelle République, le voilà paré, à 62 ans, de sa nouvelle tunique de retraité. Prêt à relever de nouveaux défis mémoriels, persuadé que sa quête historique est loin d’être terminée. En attendant, retour sur cet été 1944 rempli de larmes et de furie.

Sélection du prix de la ville de Châteauroux Eugène Hubert 2024

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