Dans ses œuvres, Buffon écrit ceci sur les oiseaux : "un peuple sérieux, honnête dont on a raison de tirer des fables morales et d'emprunter des exemples utiles". À vous de juger !
Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon est né en Bourgogne à Montbard le 7 septembre 1707. Illustre naturaliste et grand écrivain, il s'occupe des sciences exactes. Ses travaux de physique et de géométrie le font entrer en 1733 à l'Académie des Sciences, à l'âge de 26 ans.
En 1735, il publie une traduction de la Statistique des végétaux de l'anglais Hales, précédée d'une introduction où on trouve un des premiers exposés très nets des traits fondamentaux de la science expérimentale.
Intendant du Jardin des Plantes, le futur muséum d'histoire naturelle, en 1739, il publie, de 1749 à 1767, les quinze premiers volumes de l'Histoire naturelle, une des grandes entreprises éditoriales du siècle, rivale de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Les vingt et un autres volumes sont publiés plus tard. L'ensemble représente un total de 44 volumes in-quarto dont la publication se termine en 1804. Cette œuvre considérable s’intéresse à la zoologie, la minéralogie, la géologie, l'histoire du globe.
A Montbard (sous-préfecture de la Côte-d'or), où il vit plus de la moitié de l'année, Buffon ne fait pas que gérer ses domaines.
Il entretient une petite ménagerie, se livre à des expériences de physique, observe, dicte, rédige sa grande œuvre. Il n'a pas vu, bien sûr toutes les espèces dont il parle, mais il a soigneusement étudié les travaux des zoologistes qui l'ont précédé et dispose à l'étranger d'un réseau étendu d'informateurs et de correspondants.
Il a pour collaborateurs Daubenton (anatomie, zoologie, minéralogie, économie rurale), son ami Philippe Guéneau de Montbéliard (description d'animaux) remplacé par le jeune abbé Bexon, Guyton de Morveau et Faujas de Saint-Fond (minéraux).
C'est un monument sans précédent en matière de diffusion du savoir scientifique.
Buffon s'efforce d'appuyer toutes ses idées sur des faits d’expérience et non sur des théories préconçues. C'est ainsi qu'il condamne la classification de Linné, qui lui paraît trop systématique et s'en tient à la description des animaux telle qu'une observation scrupuleuse de leur nature et de leurs mœurs les révèle.
Son étude de la formation de la terre et des époques géologiques (Époques de la nature) montre qu'il s'oriente de plus en plus vers la conviction que l'univers est né d'une lente transformation. Il ouvre la voie aux théories évolutionnistes.
Les neuf tomes de l'Histoire naturelle des oiseaux sont publiés de 1770 à 1783. Buffon a supprimé les sévères descriptions anatomiques de Daubenton, qui ennuient le public.
Il attache une grande importance aux illustrations qui sont réalisées par Jacques de Sève (17..-18.. ?) pour les quadrupèdes et François-Nicolas Martinet (1725?-180.) pour les oiseaux.
Martinet a été choisi pour dessiner et graver à l'eau-forte les 973 planches qui illustrent l'édition de luxe dans le format in-folio de l'Histoire naturelle des oiseaux publiée de 1770 à 1786. Ces planches, tirées sans doute à 450 exemplaires ont mobilisé un grand nombre d'ouvriers coloristes travaillant à l'aquarelle et à la gouache.
L'édition courante est tirée in-quarto, avec gravures en noir et blanc. Ces illustrations représentent un total de près de 2 000 planches.
Homme de salon, et industriel avisé, Buffon fut probablement le savant le plus connu de son époque et certainement le plus lu. Ses théories ont influencé deux générations de naturalistes parmi lesquels Jean-baptiste de Lamarck et Charles Darwin.
Il meurt dans la nuit du 15 au 16 avril 1788, alors que le dernier volume consacré aux minéraux est en cours d'impression.
À la veille de la Révolution, l'Histoire naturelle est l'ouvrage scientifique le plus souvent présent dans les bibliothèques françaises, avant l'Encyclopédie, avant même le très célèbre Spectacle de la nature de l'abbé Pluche.
Au XIXe siècle, l’œuvre sera réimprimée toute entière une quarantaine de fois , rien qu'en français.
Plusieurs grands artistes, dont Pablo Picasso en 1942, ont illustré les textes du naturaliste.