Après une sélection faite par les bibliothécaires et une lecture minutieuse des ouvrages par le nouveau jury, le Prix Guy Vanhor (fiction) a été attribué à David Prudhomme et le Prix Eugène Hubert (documentaire) a récompensé Lucien Lacour.
Prix de la Ville de Châteauroux - Guy Vanhor 2021
Du bruit dans le ciel
de David Prudhomme
David Prudhomme
Grangeroux, c’est un hameau, au bord de la rocade qui contourne Châteauroux.J’ai grandi là, près de la base militaire de La Martinerie qui abritait l’US Army. Si les Américains et Gérard Depardieu eux ont quitté la ville, j’y ai gardé mes attaches et reviens souvent sur les lieux de mon enfance.
Petit à petit, pendant 40 ans, l’idée de mêler mes souvenirs à l’évolution de cette zone s’est cristallisée dans ce livre, Du bruit dans le ciel.
40 ans pendant lesquels trois rythmes se mêlent. Ceux liés aux grands bouleversements économiques mondiaux, ceux des cycles de la nature à la régularité de métronome, et ceux, tout aussi imperturbables, des rituels familiaux qui se succèdent.
Je suis né le 4 octobre 1969, à Tours, près des châteaux de la Loire. Je fais de bande dessinée depuis l'âge de 7 ans. Je suis gaucher. J’ai habité Nice, Paris, Tours, Châteauroux, Limoges, Pau, Bordeaux et Montrouge. J’ai fait des bandes dessinées sur des sujets aussi divers que le musée du Louvre, les grottes de la Préhistoire, un village de dingues, une fable animalière médiévale, la journée d’une plage, mon lieu d’enfance et Georges Brassens.
Chaque fois que j'aborde un univers, je cherche le style de dessin et la narration qui collent au sujet.
David Prudhomme
Sélection du prix de la ville de Châteauroux Guy Vanhor 2021
Prix de la Ville de Châteauroux - Eugène Hubert 2021
Hortense Thayer-Bertrand, 1810-1889, de Sainte-Hélène à la légende napoléonienne
de Lucien Lacour
Lucien Lacour
Hortense Thayer-Bertrand a connu une destinée qui méritait d’être tirée de l’oubli, puisque elle embrasse la quasi-totalité du XIXe siècle.
Son nom évoque d’abord celui de son père, le général Bertrand, membre de l’entourage impérial et que sa fidélité exemplaire entraîna sur les chemins de l’exil de Napoléon. Elle-même enfant, a amusé de ses jeux le prisonnier de Sainte-Hélène, qui lui témoignait une affection paternelle. À la fin de sa vie, elle sera la dernière à avoir assisté aux obsèques de l’Empereur et transmettra de nombreux objets le concernant, conservés dans sa famille comme autant de « reliques », et qui sont aujourd’hui dans des collections publiques.
Mais ce livre propose plus encore de découvrir autrement la civilisation d’un siècle foisonnant, en faisant une large place aux expériences et aux rencontres diverses qui ont jalonné une longue existence. Parce qu’Hortense Thayer occupait une place dans le « grand monde », elle a été mêlée au mouvement des idées et à la civilisation de son temps. Aussi dans ce livre parle-t-on de la condition féminine dans les classes aisées, de voyages vers des destinations prisées des romantiques (Suisse, Italie, Allemagne), de musique italienne, de peinture, de médecine - de l'essor de l'homéopathie à la pratique des cures thermales -, de politique, sous la monarchie de Juillet et le Second Empire, du renouveau catholique au XIXe siècle, illustré par quelques grandes figures comme Lacordaire, Ozanam ou Montalembert, d'assistance aux plus démunis, aux orphelins, aux jeunes apprentis livrés à eux-mêmes. Certains faits historiques marquants ont ici leur place : la Grande Émigration polonaise de 1831, le retour des Cendres, la révolution de 1848, les fêtes du Second Empire, la défaite de 1870. Le Berry n’est pas oublié dans ce récit d’une vie, où le château de Touvent, aux portes de Châteauroux, était devenu pour Hortense le lieu du souvenir d’un père, et où elle fit construire une chapelle qui sera sa dernière demeure.
L’auteur, agrégé de lettres classiques, a enseigné dans toutes les classes du secondaire, ainsi qu’en classes préparatoires aux grandes écoles. Sa passion pour l’histoire culturelle et artistique et son goût pour la littérature l’ont conduit à écrire de nombreux articles et des publications à caractère biographique, centrées sur des personnalités mal connues. Comme dans un précédent ouvrage (prix de l’Académie du Berry 2018), écrit en commun avec sa femme, et consacré au sculpteur berrichon Ernest NIvet, il s’est appuyé ici sur un long travail de collecte et de critique de documents, inédits pour la plupart et toujours replacés dans leur contexte d’époque, qu’éclairent les mémoires si précieux des contemporains. Refusant tout recours à des artifices romanesques, ce livre se présente comme une biographie rigoureuse, mais il souhaite offrir au lecteur l’agrément d’un récit suivi et permettra la découverte d’une personnalité attachante.