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Des histoires d'antan pour auteurs récents
La nouvelle génération creuse dans les tranchées depuis bien longtemps pour puiser son inspiration, il n'est donc nul besoin de "produire" de la bande dessinée pour le centenaire... il suffit de continuer les séries en cours et de re-publier les incontournables du genre.
Du fantastique...
Le sujet est souvent traité avec réalisme, mais des récits plus fantaisistes, ou relevant carrément de la science-fiction sont également présents.
Ainsi, Xavier Dorison, dans Les sentinelles, met en scène des super-soldats créés de toutes pièces par la science pour combattre à la place des hommes. Dans Lumière sur le front, le tome 2 de L'hiver d'un monde, Mazan fait vivre à son héros des aventures bien étranges. Enfin, David B. au travers du magnifique « one shot » La lecture des ruines, nous intéresse aux superstitions liées aux soldats morts au combat.
... à l'hyper-réalisme
La couverture de Charley's war réalisée à l'occasion de sa sortie en version numérique en août 2013
Entre 1979 et 1988, l'anglais Pat Mills a publié hebdomadairement dans le magazine Battle une épopée monumentale - considérée par beaucoup comme un chef d’œuvre - sur le sort d'un jeune soldat anglais de 16 ans au cœur des batailles. La Grande Guerre de Charlie est une mine d'informations que ne renierait pas Jacques Tardi, et la précision impressionnante des "aventures" d'horreur et de sang du jeune homme est renforcée par un dessin en noir et blanc à la précision presque chirurgicale.
L'immédiat après-guerre est également souvent exploité. Les portraits des gueules-cassées tels que Gueule d'amour d'Aurélien Ducoudray ou Pour un peu de bonheur de Laurent Galandon montrent que le retour à la vie normale, quand on est autant marqué dans sa chair que dans son âme, est mal aisé, et ces deux bandes dessinées, chacune avec une approche très différente, rendent bien compte de cet état de fait.
Dans son dernier titre Le soldat inconnu vivant, qu'il a adapté lui-même à partir de son roman éponyme, Jean-Yves Le Naour aborde le sort des soldats amnésiques et celui des familles désespérées d'avoir perdu un proche et qui sont prêtes à tout pour le retrouver... même à vivre dans le mensonge.
Le sang des Valentines de Christian de Metter et Les Caméléons de Henri Fabuel nous propulsent dans le chagrin des survivants, soldats et familles, et dans les deuils qu'il faut bien faire...
Certains faits peu connus sont aussi mis en lumière par la bande dessinée : dans Vie tranchées Jean-David Morvan se sert d'archives - qui ne sont plus accessibles à ce jour - pour parler de ces soldats internés en asile psychiatrique durant la guerre, devenus fous ou prétendus tels...
La bande annonce sortie à l'occasion de la parution de Gueule d'amour d'Aurélien Ducoudray