Si le cinéma réserve aux femmes une place de choix à l'image, il n'en est pas toujours de même "hors-champ". La proportion de femmes cinéastes stagne autour de 12% en Europe et de 20% en France nous disent Les cahiers du cinéma. Un chiffre qui interpelle.
Sommaire :
- du côté des françaises
- Maren, une femme allemande
- Vues d'Israël
- trois cinéastes américaines
- Bollywood au féminin
- l'engagement d'une marocaine
- la belle de Moscou
Pourtant, dans les écoles françaises de cinéma, les effectifs sont de plus en plus à parité. Si aucune étude approfondie n'a à ce jour mis en évidence les contributions des femmes, et les obstacles qu'elles rencontrent, à chaque étape du développement et de la production d'un film, on peut cependant s'interroger...
Quelques chiffres sur la proportion des femmes cinéastes dans différents pays :
- France 20%
- Brésil 15%
- Suède 11%
- Angleterre 10%
- Danemark 10%
- Mexique 10%
- Japon 7%
- États-Unis 5%
Ce dossier que nous vous invitons à lire (Les Cahiers du cinéma n° 681, septembre 2012) est l'occasion de vous faire découvrir les films de quelques jeunes réalisatrices talentueuses issues des quatre coins du monde.
Du côté des Françaises
Céline Sciamma
Elle a suivi une formation de scénariste à la Fémis. Suivant les conseils de Xavier Beauvois, membre de son jury de fin d'année, elle utilise son scénario de fin d'étude pour réaliser, en 2006, Naissance des pieuvres, un premier film qui nous immerge dans les eaux troubles des désirs adolescents. Saluée par la critique, cette première œuvre est présentée en 2007 dans la section Un certain regard à Cannes et récompensée du Prix Louis-Delluc du premier long-métrage. Avec Tomboy, c'est sur l'enfance que se penche la cinéaste.
Tomboy
de Céline Sciamma (France)
Laure a 10 ans. Arrivée dans un nouveau quartier, elle fait croire à Lisa et sa bande qu'elle est un garçon. Action ou vérité ? Action. L'été devient un grand terrain de jeu et Laure devient Michaël, profitant de sa nouvelle identité comme si la fin des vacances n'allait jamais révéler son secret.
Mia Hansen-Love
En 1998, on remarque la silhouette fragile de Mia Hansen-Løve, fille d'un traducteur et d'une prof de philo, dans Fin août, début septembre d'Olivier Assayas, puis dans Destinées sentimentales. Après une poignée de courts, elle signe en 2006 son premier long métrage Tout est pardonné, le portrait d'une famille qui se désagrège. Dans Le père de mes enfants, elle s'inspire des derniers jours de la vie d'Humbert Balsan, gentleman producteur qui a mis fin à ses jours. Son dernier film Un amour de jeunesse est la chronique vibrante d'une liaison.
Un amour de jeunesse
de Mia Hansen-Love (France)
Camille a 15 ans, Sullivan 19. ils s'aiment d'un amour passionnel, mais à la fin de l'été, Sullivan s'en va, puis cesse d'écrire à Camille. Au printemps, elle fait une tentative de suicide. Quatre ans plus tard, Camille se consacre à ses études d'architecture. Elle fait la connaissance d'un architecte reconnu, Lorenz, dont elle tombe amoureuse. Ils forment un couple solide. C'est à ce moment qu'elle recroise le chemin de Sullivan...
Sophie Letourneur
Après des études à l'École Duperré puis à l'École nationale supérieure des arts décoratifs - où elle signe trois films -, elle réalise des vidéos expérimentales, installations, documentaires, ainsi qu'un court métrage en super 8. Elle parvient à tourner son premier long métrage au cours de l'année 2008 bien que l'avance sur recettes du CNC lui soit refusée à deux reprises.
La vie au ranch
de Sophie Letourneur (France)
Pam et sa bande de copines se retrouvent souvent sur le canapé du Ranch, l'appart' qu'elle partage avec Manon, à discuter, boire, fumer, danser. Mais quelque chose change en elle et Pam éprouve petit à petit le besoin de s'échapper du groupe...
Maren, une femme allemande
Maren Ade
Maren Ade est née le 12 décembre 1976 à Karlsruhe, en Allemagne. C'est l'une des figures marquantes de la nouvelle école berlinoise. Après The Forest for the trees (primé à Sundance et inédit en France), Maren Ade réalise en 2010 Everyone Else, l'un des plus beaux films allemands contemporains. Elle a également produit des films de Miguel Gomes, Ulrich Köler ou Valeska Grisebach.
Everyone else
de Maren Ade (Allemagne)
Gitti et Chris ont 30 ans et filent le parfait amour dans leur maison de vacance de Sardaigne. Mais leurs ébats, leurs rituels, leurs jeux complices dissimulent une tension latente. Lorsqu'ils tombent par hasard sur Hans et Sana, plus brillants, plus sûrs d'eux, en un mot plus heureux, ce fragile équilibre vole en éclat.
Vues d'Israël
Keren Yedaya
Cinéaste israélienne, elle naît aux États-Unis, mais sa famille part en Israël en 1975 quand elle n’a que trois ans. Elle est connue comme activiste politique en faveur du féminisme et des droits des femmes et participe aux mouvements de protestation contre la présence militaire israélienne en Cisjordanie. Ses films reflètent son activisme politique. Elle démarre sa carrière en tournant des courts métrages. En 2001, elle reçoit un soutien financier du Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier pour tourner un long métrage. Il en résulte son premier long métrage Mon trésor qui sort en 2004 et gagne la Caméra d'or à Cannes. Son long métrage suivant est Jaffa en 2009, également projeté au Festival de Cannes.
Jaffa
de Keren Yedaya (Israël)
Situé au coeur de Jaffa, une ville que les palestiniens surnomment "la fiancée de la mer", le garage de Reuven est une affaire familiale. Il y emploie sa fille Mali, et son fils Meir, ainsi que Toufik et Hassan, un jeune palestinien et son père. Toufik et Mali, s'aiment en secret. Alors que Mali est enceinte et que les deux amants préparent en secret leur mariage, la tension monte entre Meir et Toufik.
Ronit Elkabetz
Devenue une des plus célèbres comédiennes israëliennes, Ronit Elkabetz décide en 1997 de quitter son pays pour s'installer à Paris. Elle passe en 2004 derrière la caméra avec Prendre femme, co-réalisé par son frère cadet Shlomi. Drame conjugal inspiré de l'histoire de ses parents, ce film est le premier volet d'une trilogie dont le fil conducteur est Viviane, une femme en quête d'émancipation, interprétée par la réalisatrice. Le deuxième volet, Les 7 jours, nouveau huis clos centré cette fois sur les relations frères-sœurs, fait l'ouverture de la Semaine de la critique à Cannes en 2008.
Les 7 jours
de Ronit Elkabetz (Israël)
Toute la famille Ohaion pleure la disparition de l'un des siens. Fidèles à la tradition, les proches sont censés se réunir dans la maison du défunt et s'y recueillir pendant sept jours. Contraints de se supporter jour et nuit, frères et soeurs ne tardent pas à laisser l'amertume et les disputes prendre le pas sur le recueillement...
Trois cinéastes américaines
Debra Granik
Debra Granik est une réalisatrice américaine. Après avoir été diplômée en cinéma à l’université de New York, Debra Granik réalise son premier court-métrage en 1997, Snake Feed. Ce dernier est primé au festival de Sundance. En 2004, elle passe à la réalisation de son premier long, Down to the bone. Influencée par le cinéma lié au réalisme (les frères Dardenne par exemple), Granik réalise son deuxième film en 2010, Winter's bone, tiré de son premier court-métrage. Triller âpre et rural, il reçoit le prix du Jury au Festival de Deauville.
Winter's bone
de Debra Granik (Etats-Unis)
Ree Dolly a 17 ans. Elle vit seule dans la forêt des Ozarks, au coeur du Missouri, avec son frère, sa soeur et sa mère malade. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n'a pas d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution.
Kelly Reichardt
Cinéaste américaine indépendante, plutôt à contre-courant, ses débuts au cinéma datent de 1989 : elle est directeur artistique pour le film L'incroyable vérité de Hal Hartley. Puis elle collabore en 1991, à la réalisation du film de Todd Haynes : Poison. Elle tourne en 1995 son premier long métrage River of glass et obtient le Prix du jury au festival de Sundance. C'est avec Old Joy (2006) qu'elle acquiert un début de reconnaissance en Europe. Wendy et Lucy (2008), six fois nommé à Cannes, et le western très atypique La dernière piste (2010) confirment sa prédilection pour un cinéma pastoral minimaliste.
La dernière piste
de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
En 1845, sur la piste de l'Oregon, trois familles de pionniers engagent un trappeur pour les guider à travers les montagnes arides, sauvages et hostiles. Lorsque le trappeur les égare, la faim, la soif, la peur dessoudent le groupe, laissant les membres en proie aux doutes et à la méfiance.
Drew Barrymore
Actrice, productrice et réalisatrice américaine, elle est née le 22 février 1975 à Culver City, en Californie. Elle est la petite-fille de l'acteur John Barrymore et la filleule du réalisateur Steven Spielberg. En 2009 sort son tout premier film en tant que réalisatrice, Bliss, dont le rôle principal est interprété par Ellen Page.
Bliss
de Drew Barrymore (Etats-Unis)
Par tous les moyens Bliss Cavendar veut échapper à sa petite ville perdue du Texas et à sa mère qui est convaincue que sa seule chance est de gagner les concours de beauté locaux. Lorsqu'elle se rend en cachette dans la grande ville d'Austin, Bliss découvre un autre univers : le roller derby.
Bollywood au féminin
Farah Khan
Née le 9 janvier 1965, elle est la principale chorégraphe des films indiens de l'industrie de Mumbai et de Shakira. Son frère, Sajid Khan, est réalisateur. Elle est mariée au monteur et réalisateur Shirish Kunder. Elle est aussi la réalisatrice à succès de Main Hoon Na (2004) et de Om shanti om (2007) tous deux avec Shahrukh Khan dans les rôles titres. En 2010 elle tourne Tees Maar Khan avec Katrina Kaif et Akshay Kumar.
Om Shanti Om
de Farah Khan (Inde)
Dans les années 70, Om, un jeune artiste, trouve la mort dans des circonstances mystérieuses. Il reprend vie dans notre décennie et tente de faire la lumière sur son assassinat. En cours de route, il retrouve Shanti, celle qui fut par le passé son grand amour...
L'engagement d'une marocaine
Leïla Kilani
Née à Casablanca en 1970, Leïla Kilani a toujours rêvé d'être clown. Elle vit aujourd'hui entre Paris et Tanger. Journaliste indépendante depuis 1997, elle s'oriente vers le documentaire en 2000 avec des films très remarqués (Tanger le rêve des Brûleurs, Nos lieux interdits) avant de réaliser Sur la planche, son 1er long métrage de fiction révélé à la Quinzaine des réalisateurs en 2011.
Tanger : le rêve des brûleurs
de Leïla Kilani (Maroc)
La frontière, à Tanger, est une présence, on la voit, on la sent partout : c'est l'eau. En face, il y a une ligne continue : l'espagne. L'europe est là, proche, palpable, évidente, à portée d'yeux, elle nargue de nouveaux aventuriers à la recherche d'une vie moins difficile.
La belle de Moscou
Valéria Gai Guermanika
Réalisatrice russe née en 1984 à Moscou, elle a étudié la réalisation cinématographique à l’École de cinéma et télévision d’Internews et en sort diplômée en 2005 (sous la direction de Marina Razbejkina) . Elle tourne son premier film à l'âge de 19 ans. Elle a réalisé des documentaires comme Sisters, Boys, Infanta’s Birthday ainsi que Girls présenté au 59e Festival de Cannes. Son premier long métrage de fiction, Ils mourront tous sauf moi, a décroché une Mention spéciale dans la catégorie Caméra d'or à Cannes.
Ils mourront tous sauf moi
de Valérie Gai Guermanika (Russie)
A quoi rêvent les jeunes filles ? Vika, Katia et Janna, 16 ans, lycéennes de la banlieue de Moscou attendent tout de leur soirée de fin d'année. De quoi parlent les jeunes filles russes et que font elles quand elles rêvent de leurs première sortie. Dans l'enthousiasme des préparatifs, les désirs surgissent, les garçons convoitent et les jalousies apparaissent...
Sources :
Les cahiers du cinéma, Allocine, Wikipedia, Première